Juben de Ladri était mort, brûlé vif dans la Maison close. Pourtant, c'est bien lui qui tembourine à la porte de l'appartement 201, comme si sa vie en dépendait. Comment est-il revenu ?

L'ombre de Nevroze était terrifiante et planait sur la ville comme une menace silencieuse mais elle jouait selon des règles que Sue pouvaient concevoir et comprenaient de mieux en mieux au fil de ses enquêtes. Kräjen lui, était une menace bien plus humaine et en cela bien plus effrayante. Sue l'avait croisé par deux fois, deux fois seulement et pourtant, c'était ses menaces qui la clouaient chez elle et lui donnait la sensation d'être sans cesse épiée, surveillée, observée.

Une semaine... une semaine qui durerait un mois, peut-être un an ou plus, si Sue ne se ressasissait pas. Sans parler de ses placards vides.
La jeune femme soupira profondément de dépit en constatant qu'il ne lui restait qu'une demi portion de pâtes et à peine plus de riz. Elle n'avait plus le choix : demain, elle irait à l'épicerie.

- Oui... Demain.

L'office commence, et au moment de distribuer les hosties, c'est un petit œuf que vous trouvez dans le creux de vos mains. Il suffit de l'ouvrir pour y découvrir un message : une énigme à résoudre qui vous emmènera dans un coin de Phantasmagoria.
Le jeu est clair : rapportez l'objet indiqué. Pour le trouver, il suffit de résoudre l'énigme. Et si vous êtes encore vivant, vous aurez peut-être la chance de le conserver. Attention, ce jeu n'est pas fait pour les craintifs.

18 avril xx12 ▬ 10h00 du matin

Le son des cloches lui parvenait de loin, de très loin. Comme un son étouffé à travers les images et le rêve. Elles les entendait, sans les comprendre, sans comprendre leur empressement, leur appel. Les souvenirs s'entremêlaient comme de la fumée qu'elle ne pouvait attraper. Des sensations brumeuses restaient de cette nuit, sans qu'elle ne parvienne à mettre le moindre mot dessus. Elle ne savait pas si elle avait rêvé, si elle avait fait un cauchemar. Ni même si elle avait rêvé.
Elle se sentait las. Éperdument fatiguée.
Et au loin, les cloches continuaient leur frénésie sans l'atteindre.

Elle émergea. Sous son corps glacé, le marbre était encore chaud. Mais au fur et à mesure que son esprit se désembuait, que son cerveau traitait les informations, elle percevait le marbre se refroidir sous ses doigts. Mal installée, une douleur désagréable envahit son dos. Mais elle ne bougea pas.
Ses forces, résonance de son état psychologique, l'avaient abandonnée. Loin de tout ce qui se passait autour d'elle, elle resta allongée sur le marbre froid, le regard perdu dans le vide.
Elle n'était vêtue que d'une petite robe grise sans manche. Ses membres tremblaient de froid. Son esprit, plus que tout, était vide. Désespérément seule, elle ne se doutait nullement du spectacle qu'elle pouvait offrir, un petit corps sans vie allongé dans le cimetière. Elle ne souhaitait pas réfléchir. Elle ne voulait pas penser.

Dix heures sept du matin.